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Histoire militaire de la France

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11e régiment de Dragons Portés (11e RDP)


créé par Tanaka le 19/02/2010, modifié par Tanaka le 16/04/2010

Préambule

Cet article est complémentaire à celui sur la 3e DLM disponible sur ce site à l’adresse suivante. Il a été écrit à l’aide d’un document de 40 pages localisé dans le dossier d’archives de ce régiment au Service Historique de la Défense. Ce document retrace les combats du régiment du 10 mai au1er juin 1940. L’identification de l’auteur du document est pratiquement impossible, car il n’est pas signé.

Les combats en Belgique

10 mai :

Les allemands attaquent la Hollande, la Belgique et le Luxembourg dès le petit matin, bombardent dès 4h00 les aérodromes de la région de Cambrai, les grands carrefours routiers, les centres de rassemblement des permissionnaires et les gares de triage.

En application des ordres de la manœuvre « D », le 11e RDP doit rejoindre l’est de la ligne Wavre-Namur à 130km de la position initiale. Le départ des cantonnements est prévu à 14h00, le déplacement étant couvert par le premier échelon, constitué des chars et éléments motos du régiment et de la 5e Brigade Légère Mécanique (5e BLM). Le premier échelon doit traverser la frontière avant midi et rejoindre sa position finale 10h avant le 2e échelon. L’effort demandé est important au vu de la distance à parcourir en si peu de temps.

De ce fait, les 13e, 14e et 15e escadrons, respectivement aux ordres des capitaines LIZERAY, JONITOU et de la CONTE, partent dès le matin. Sur l’itinéraire nord, le 14/11RDP et le 15/11RDP traversent la frontière à Peruwelz, alors que sur l’itinéraire sud, le 13/11RDP le fait à 11h00 du coté de Bry avec le 2e Cuirassiers. Le franchissement se fait sous les acclamations des belges.

Le détachement nord du premier échelon passe par Chievres, Brugelette, Gondregnies, Sreenkerque et enfin Tubize, où un premier ravitaillement est effectué auprès des stations essences belges (à 19h00, mais le départ pour le bond suivant est indiqué à 15h30….).

Le 2e échelon du régiment a lui aussi 2 itinéraires à suivre. La colonne nord, aux ordres du colonel RENOVY, constitué des II/11RDP et III/11RDP, passent par Valenciennes, Mons, Braine-le-Comte, Nivelles, Genappe, alors que la colonne « sud », aux ordres du capitaine LAFFARGUE, constitué du I/11RDP, suit l’itinéraire Bavay – Gosselies – Marbais – Cortil – Noirmont. Tous les éléments du 11RDP traversent la frontière vers 16h00. La progression se fait sous les bombardements, mais le moral est toujours là. En passant dans la zone de Mons, la colonne nord du 2e échelon subie ses premiers pertes : 2 tués et 14 blessés dans le bataillon BRAU (II/11RDP).

Pour le premier échelon, après avoir refait les pleins à Ottignies, le 13/11RDP du détachement sud arrive vers 23h30. Le déplacement a été exténuant pour les hommes et les machines, les équipages doivent retendre les chenilles et graisser les boites de vitesse. La consommation en essence a été importante. Pour les 14/11RDP et 15/11RDP du détachement nord, ils arrivent à Rixensart à la fin du premier bond vers 01h00 du matin. Au cours de la progression, 1 char du 14/11RDP et un autre du 15/11RDP sont tombés en panne.

Le 2e échelon, quant à lui, arrive sur sa position de bivouac vers 20h00, l’état-major s’installe dans Bousval, le III/11RDP dans Ceroux-Mousty le II/11RDP dans Glabais et le I/11RDP autour de Marbais avec l’état-major et le 4e escadron dans Sombreffe, le 2e à Ligwy et le 3e à Marbay.

11 mai :

Après une courte pause, le 1er échelon reprend sa progression en direction de la Petite Guette et le ruisseau Wansin, au sud de Tirlemont, qu’il atteint au cours de la matinée. Toutefois, le 13/11RDP ne peut reprend la route qu’après avoir pu faire les pleins le matin, le ravitaillement en essence n’ayant pu rejoindre. Il arrive à 12h00 à Wansin et se positionne en défense, aidé dans cette tache par les 3e et 4e escadrons du 2e Cuirassiers, qui, eux, s’installe respectivement dans Thisnes et Crehen.

Vers 12h00, le 2e échelon reçoit l’ordre de partir vers ses positions de combat à partir de 16h00, il arrivera sur sa zone qu’entre 18h00 et 21h00, ayant été fortement gêné par le flot des réfugiés. Au I/11RDP, bien qu’il est envoyé à 09h30 son adjoint, le lieutenant BROSSILLON, et un sous-officier par escadron et sur l’insistance du chef de la 6e BLM, le capitaine LAFFARGUE part dès 12h00 avec un officier par escadron en direction de sa zone d’installation pour préparer les positions, il laisse le commandement du bataillon au Capitaine PINTA.

Position de la 3e DLM le 11 mai 1940 au soir

Dans la soirée, le régiment s’installe sur ses positions de combat :

Chacun des 3 bataillons reçoit l’appui d’un groupe d’artillerie du 76e RA (et 329e RA) pour son appui direct. Les II/11RDP et III/RDP sont aux ordres du colonel DODARD des LOGES, commandant la 6e BLM, dont le PC s’installe dans Pietrain avec le PC du 11e RDP. Le I/11RDP est aux ordres du général de la FONT, commandant la 5e BLM, avec son PC dans Jauches. La zone de la 5e BLM est elle-même divisé en 2 sous-secteurs, le nord aux ordres du général de la FONT et le sud aux ordres du lieutenant-colonel du TOUZET du VIGUIER.

Le nord du III/11RDP doit être couvert par une division anglaise qui devrait s’installer entre Ardenoor et Tirlemont. Le sud du 1/11RDP est couvert par la 2e DLM avec une liaison vers Moxhe.

Chaque unité essaye de s’installer, mais le flot des réfugiés, et aussi des troupes belges en retraite, empêche de faire rapidement une grosse partie de l’organisation du terrain nécessaire. Un soupçon d’infiltration d’agents allemands, qui donneraient des informations sur les installations, né dans les rangs.

Le gros de l’installation des troupes étant fait, les escadrons de chars quittent leurs missions initiales de couverture de l’installation à partir de 20h00. Le peloton de NEDDE de l’escadron de la CONTE est envoyé pour renforcer l’escadron du capitaine de SAZILLEY et un autre à celui du lieutenant de ROTSCHILD. Le capitaine de la CONTE conserve les 2 pelotons restants en renfort au PC du commandant KIENTZ. Pour l’escadron JONITOU, il rejoint Peitrain pour constituer un point d’appui pour le II/11RDP, alors que l’escadron LIZERAY reste dans Wansin en attendant l’installation définitive du 3/11 dans le village.

12 mai :

La division anglaise n’est toujours pas en position, le flot des réfugiés est bloqué, armes à la main, pour permettre de finir les positions de défense, que les réfugiés ont démolies tout au long de la nuit pour pouvoir passer.

Depuis 02h00 du matin, les renseignements indiquent que les allemands ont réussi à traverser le canal Albert et des éléments s’avancent déjà vers St-Trond, 20km à l’est.

L’installation du 11e RDP n’étant pas totalement terminé, le lieutenant-colonel TOUZET du VIGIER est autorisé à renforcer les centres de résistance de Crehen et Thines avec les escadrons Hotchkiss du 2e Cuirassiers.

Dès 06h30, la percée allemande est confirmée par des premiers contacts au niveau du poste avancé de Hannut. Les allemands effectuent des reconnaissances sur toute la longueur de la ligne de front tenu par le I/11RDP. L’escadron du capitaine CAVAILLE subit de multiples bombardements, il est même contraint de changer sa position 2 fois durant l’attaque.

Les autos-mitrailleuses allemandes arrivent d’Hannut sur la position de Crehen. Les mitrailleuses du peloton GIBERT détruisent des motocyclettes, mais le lieutenant JOUVION (chef du 4/11RDP) est tué et le lieutenant GIBERT blessé, puis évacué après avoir défendu la barricade nord de Créhen. Les allemands réattaquent en force par le nord, subissent des pertes du à la résistance de l’escadron du 2e Cuirassiers présents dans la ville, l’escadron PINTA et les éléments restants de l’escadron JOUVION sont contraints de se replier vers Merdorp, laissant l’escadron Hotchkiss dans Créhen. Il se replie vers Thisnes 3 heures plus tard en ayant perdu 11 chars.

Les allemands continuent l’attaque sur Thisnes à l’aide de l’aviation et l’artillerie. Les escadrons dans le village s’y maintiennent, réussissant à envoyer une première reconnaissance vers Créhen, qui semble inoccupé. A 16h00, le chef du sous-secteur, lieutenant-colonel TOUZET du VIGIER, décide de revérifier si Créhen est toujours inoccupé, il y envoi un peloton de chars à partir de Thisnes. Dès le retour de la reconnaissance à 17h30, qui indique que la ville n’est toujours pas réélement occupé par l’ennemi, le lieutenant-colonel TOUZET du VIGUIER envoie 2 pelotons SOMUA (LOTSISKY et PELISSIER) pour réinvestir la ville.

A ce moment-là, les allemands arrivent à déborder la ville de Thisnes, Des parachutages sont même vu entre Thisnes et Jandrain, le capitaine LAFFARGUE y envoie le capitaine LIZERAY avec un petit détachement de chars et d’infanterie, mais ne les trouve pas, estimant qu’ils ont du être parachutés après Thisnes. Dans Thisnes, sur les coups de 18h00, l’escadron POTEL n’est plus en mesure de tenir la ville suite aux pertes importantes qu’il a subit lors de la défense pendant toute l’après-midi. Il se replie vers Jandrain, couvert par une contre-attaque d’un des deux pelotons (PELISSIER) de SOMUA. L’escadron POTEL (2e escadron) n’a plus aucun chef de peloton.

L’ennemi continue l’attaque en direction de l’ouest, il est sur Wansin avec des éléments à pieds à partir de 17h00, sa première attaque est repoussé à 20h00. Le peloton CONSTANTIN (Hotchkiss) de l’escadron (VIE) retraite par Jandrain juste après. Les allemands renforcés par des chars moyens ré-attaquent Wansin à 21h00 et débordent la position du capitaine CAVAILLE (3e escadron) presque aussitôt. Le capitaine CAVAILLE continue la lutte malgré tout, la liaison avec son chef est perdu à 22h30. A 23h00, des nouvelles désespérantes arrivent, la brigade accepte le repli de Wansin. Le capitaine LAFFARGUE envoi des messagers vers Wansin et contacte le capitaine CAVAILLE par radio pour lui demander de se replier. Vers 1h00, les éléments de Wansin arrivent dans Jandrain, plus d’autres des 1er et 2e escadrons, dont le lieutenant ROBERT. Le général LANGLOIS de son PC adresse ses félicitations au capitaine CAVAILLE en ces termes : « Le capitaine CAVAILLE a mené son Escadron avec l’élan d’un véritable Sidi-Brahim ». Les restes du I/11RDP tiennent une ligne de front passant par Jandrain – Jandrenouille – Merdorp, mais ses moyens sont extrêmement diminués malgré la présence du 2e Cuirassiers dans Merdorp et Jandrenouille.

Pour les 2 autres bataillons, la journée a été ponctuée par des reconnaissances allemandes sur toute la ligne de front, à l’aide de patrouilles à pied, appuyées par des chars légers, qui s’infiltrent par tous les couverts possibles. A 21h00, le capitaine de SAZILLEY demande le renfort d’un peloton de chars pour ses points d’appui d’Adernoor et d’Opheylissem. Le commandant KIENTZ lui envoie le capitaine de la CONTE et le peloton du sous-lieutenant D’HAUSEN. Toute la nuit, les allemands déplacent des troupes en camions à l’est de la position du III/11RDP. L’artillerie exécute des tirs d’interdiction tout au long de la nuit sur ces positions.

13 mai :

La défense du front sud est réorganisée, le colonel de VERNEJOUL prend le commandement de sous-secteur nord. A 1h00, après s’être rendu compte de la situation, il promet des renforts au capitaine LAFFARGUE, mais lui demande de tenir jusqu’au petit matin. Vers 05h30, les premiers éléments du 6e GRCA arrivent. Le capitaine BOUSSION indique que ce renfort arrivera échelonné sous la forme d’un escadron moto et peut-être d’un escadron de mitrailleuse. Le reste du 6e GRCA, aux ordres du lieutenant-colonel de SOUBEYRAND couvre Merdorp vers le sud. Le capitaine LAFFARGUE installe ses renforts dans Jandrain, les éléments du 6e GRCA au sud de la ville, le 3e escadron et les restes récupérés du I/11RDP sous le commandement du capitaine CAVAILLE au nord, et l’escadron du capitaine LIZERAY en réserve dans les lisières est de la ville. A 6h30, l’escadron de mitrailleuse du 6e GRCA (capitaine de VAISSOGNE) arrive, ce qui a l’air de soulager le capitaine LAFFARGUE.

Dès le petit matin, toute la ligne de front tenue par la 3e DLM subit des bombardements et des attaques aériennes, et ensuite de multiples attaques terrestres.

Dans Merdorp, à 09h00, l’escadron POTEL repousse une première attaque de chars allemands à l’aide des chars des escadrons de BEAUFORT et VIE. Suite à cet échec, les allemands réitèrent leur attaque à partir de 11h30 avec des moyens plus importants et des troupes infiltrés dans le dispositif (des parachutistes selon l’auteur du document…). Les chars français sont impuissants face aux chars allemands utilisés pendant cette attaque (« nombreux chars de 75 dont le tir est efficace à 1500m »).

A partir de 15h00, les pertes des escadrons POTEL et PINTA sont telles que le capitaine PINTA prend le commandement des restes et organise le repli des troupes restantes du 1er et 2e escadron de Merdorp vers Branchon. Après avoir ramassé les débris des pelotons motos des lieutenants PAUCHET et ROMAGNY (tous les side-cars ont été détruis), ils se dirigent vers la ville de Branchon, celle-ci devient intenable à tenir suite au départ du 3e GRDI vers le sud. Le capitaine PINTA dirige le reste de ses troupes vers Orbais, où ils resteront jusqu’au lendemain.

Les allemands attaquent aussi Jandrain, que le capitaine LAFFARGUE continue à défendre sans esprit de recul. Malgré la contre-attaque d’un escadron du 1er Cuirassiers, les allemands en surnombre continuent leurs progressions et encerclent Jandrain vers 13h30. Le capitaine LAFFARGUE resserre son dispositif dans la ville, alors que le capitaine LIZERAY envoie un char du peloton du sous-lieutenant LEBEL vers les lignes amies. Celui-ci arrive à passer et reviens à 14h15 pour transmettre l’ordre de repli du colonel de VERNEJOUL.

Le repli est alors exécuté sous le feu de l’ennemi à travers les vergers, la moitié des chars encore existants sont perdus pendant la retraite. Malheureusement, la route de Jandrain à Jauche fait 1 km sans aucun couvert et est sous le feu des chars allemands, le repli est impossible au delà de la ville même.

Les capitaines LAFFARGUE et LIZERAY, le lieutenant LARON et une grosse partie des personnels ayant assurés la défense de Jandrain seront donc prisonniers. Dès 21 chars présents dans la ville au début de l’attaque, seuls 7 chars arriveront à revenir dans les lignes amies, ils seront tous affectés au 1er Cuirassiers.

Au centre du dispositif, en milieu de matinée, le point d’appui d’Orp-le-petit, tenu par le peloton du lieutenant BOURLON est reconnu par une patrouille moto, puis, à 11h00, le lieutenant MAUBRAS de son poste d’observation dans Orp-le-grand vois une grande colonne de chars sortir de Hallet, se divisant en 2 nouvelles colonnes, une première se dirigeant vers Maret et l’autre vers Orp-le-petit. 10 minutes plus tard, des automitrailleuses arrivent au nord d’Orp-le-grand mais sont détruite par les chars du 14e escadron.

Tout de suite après, une masse importante de chars débouchent et forcent le passage sur les 2 ponts d’Orp-le-petit et d’Orp-le-grand qui n’ont pas été détruis par le génie. Le 14e escadron couvre le repli des éléments qui essayent de quitter la position. Les allemands nettoient rapidement la position d’Orp et reprennent la progression vers Marilles vers 13h40. Une contre-attaque de l’escadron JONITOU et 2 pelotons de l’escadron ROFFIGNAC du 1er Cuirassiers forcent les allemands à se replier dans le vallon de la petite Guette en laissant quelques chars sur le terrain.

A 14h00, le colonel DODARD des LOGES donne l’ordre au II/11RDP de se replier, couvert par une nouvelle contre-attaque de 10 chars du 1er Cuirassiers des pelotons du lieutenant FEIRAT DUCLOS et le sous-lieutenant SPANGENBERGER. Tous les personnels devront rejoindre Jodoigne-Souveraine pour récupérer leurs véhicules. Au final, il ne reste du II/11RDP que 28 personnels du centre de résistance MAUBERT qui sont déjà passé, suivi de ceux du point d’appui MUSSARD. Les derniers à passer sont l’escadron de mitrailleuse et une vingtaine d’hommes du centre de résistance MAUBRAS avec un seul officier, le lieutenant BOURLON. Après une marche harassante, les ponts de la Guette ayant tous été détruits, ils doivent se construire une passerelle.

Dans le secteur du III/11RDP, les attaques sont pratiquement identiques, elles se concentre sur la gare d’Ezemaal et la ligne de chemin de fer facilité par les couverts nombreux dans la zone. Le peloton de chars du sous-lieutenant de NEDDE est d’ailleurs en contact continu avec les ennemis depuis la veille. Son peloton détruit d’ailleurs de nombreuses mitrailleuses et auto-mitrailleuses qui arrivent à s’infiltrer. Au début de la matinée, le départ des défenseurs belges du passage à niveau à l’ouest facilite la tache des allemands qui installent des pièces antichars et détériorent une partie du peloton de NEDDE, qui ne peut alors que retraiter vers le PC du bataillon. Pour assurer la protection du flanc gauche de son bataillon, le commandant KIENTZ veut installer une position de défense dans Meer à la place de l’unité belge, pour se faire, il reçoit de l’échelon supérieur l’escadron de PONTBRIAND du 7e GRDI en renfort. Le capitaine de la CONTE, avec les chars restants de son escadron, coordonne la mise en place de la position dans Meer même le plus tôt possible.

Vers 11h00, alors qu’il est en train d’attendre l’arrivée des derniers éléments de l’escadron de PONTBRIAND, les positions du lieutenant de BRIEY, avec 3 chars du sous-lieutenant D’HAUSEN, et du lieutenant de CASTELLANE au nord-est d’Ardenoor sont attaquées et bombardées. Des renseignements, transmis par le capitaine de PONTBRIAND, indiquent que les allemands sont déjà dans Meer et fortement installés. L’opération est annulée. La situation dans Ardenoor est telle que le capitaine de SAZILLEY s’est retranché dans son PC pour se défendre contre les infiltrations ennemis dans la ville, 2 pelotons du 7e GRDI au nord, vers Meer, sont presque submergés. A 14h00, l’ordre de repli vers Pietrain arrive, les 3 derniers chars du capitaine de la CONTE aide le peloton de CASTELLANE et le PC du capitaine de SAZILLEY à s’exfiltrer. Le peloton PELLERAY en position au carrefour entre Opheylissem et la route de Tirlemont fait écran face aux tirs des armes allemandes déjà en place au nord-ouest.

Pour le III/11RDP, la lutte continue alors dans Pietrain, mais à 17h30, l’ordre général de retraite arrive. Le III/11RDP doit rejoindre Biez au sud de Grez-Doiceau pour y passer la nuit.

Le II/11RDP, malgré son départ plutôt dans l’après-midi, et suite à des erreurs de positionnement des moyens de locomotion, n’arrive sur sa position de repli à Sart-Risbart qu’en plein milieu de la nuit, où il retrouve le 1er Cuirassiers.

14 mai

A minuit trente, le chef du 11e RDP, le colonel REVOUY, reçoit de la brigade l’ordre d’installer son régiment en défense le long de la barrière antichar entre Incourt et Piétrebais. Les autres bataillons ayant été décimés, il ne reste réellement que le III/11RDP de disponible.

En se dirigeant vers Biez, le colonel croise l’officier de liaison de l’armée britannique qui lui indique que les ponts de Grez-Doiceau et Morsaint à l’ouest vont être détruits incessamment, coupant de faite la route de repli éventuelle du régiment.

Arrivant enfin à 2h45 sur la position du III/11RDP, où tout le monde dort, sauf quelques sentinelles, le colonel donne l’ordre au commandant KIENTZ, non sans quelques difficultés pour le réveiller et le maintenir éveillé, de se reporter le plus rapidement possible à l’ouest derrière la rivière Train.

Le colonel REVOUY retourne à Morsaint au PC de la brigade pour en informer le colonel DODARD des LOGES, la mission initiale ne pouvant s’exécuter faute de possibilité de repli avéré et au vu de l’état de la troupe. Au sud, les explosions des ponts s’entendent clairement. N’ayant aucune liaison avec la division, les deux colonels partent ensemble vers le PC de la division à Nil-Saint-Vincent 10 km plus au sud.

Après 2 heures de déplacement, les deux colonels, non sans difficultés, font annulés les ordres initiaux du général LANGLOIS et le décide à se replier derrière la ligne de défense du 3e Corps d’Armée du général de la LAURENCIE entre Wavre et Gembloux.

De retour sur Morsaint à 7h30, le colonel REVOUY donne ses ordres de repli au régiment. Le bataillon du commandant KEINTZ devra se rendre sur Thines à 3 km à l’est de Nivelles en passant par Court-Saint-Etienne. Les routes étant très embouteillées par les réfugiés et les ravitaillements montants du 3e Corps d’Armée, surtout dans Genappe, certains escadrons devront remonter vers Mont-St-Jean pour pouvoir passer et atteindre Thines.

Le regroupement du régiment se finira au cours de l’après-midi avec une aviation très peu présente, occasionnant toutefois 4 blessés par mitraillage (sous-lieutenant Marlcord et 3 de ses hommes). Au moment de l’installation autour de Thines, l’aviation ennemie reprend ses bombardements violents, le colonel REVOUY étale son régiment autour de Thines, son PC avec les restes du I/11RDP dans Loupoigne, le III/11RDP dans Houtain-le-Val et le II/11RDP restant dans Thines.

L’accroissement incessant des bombardements décide le commandement de déplacer la 3e DLM plus au sud vers Familleureux durant la journée du 15 mai. Le colonel REVOUY décide de faire mouvement dès la nuit du 14 au 15 mai.

15 mai

Les 2e et 3e bataillons commencent leurs déplacements au tout début du 15 mai. Le déplacement se fait dans des conditions difficiles, le sous-lieutenant TOMASI du 15/11RDP est gravement blessé dans un accident, ce qui nécessite de l’évacuer.

Après être arrivé sur la position de repli entre le canal de Charleroi et La-Louvière, le II/11RDP s’installe dans les bois de Besonrieux, le 15e escadron dans les bois de Bois-d’Haine dans lesquels les dépôts de munitions du 3e Corps d’Armée sont positionnés. Les bataillons établissent enfin l’état des pertes.

Le I/11RDP a perdu 13 officiers (capitaines LAFFARGUE, CAVAILLE et LIZERAY, lieutenants JOUVION, GIBERT, de MONTHESON, d’ALBUFERA, MOURGUES, DUNAND, GUILLAIS et CANON, le sous-lieutenant JOLIBOIS et le médecin TROMPETER) et environ 800 hommes sur les 900. Au II/11RDP, 7 officiers ont été perdus (lieutenants MAUBRAS, de la VAISSIERE, BIZOUARD, GREGOIRE et ENGEL) et il ne reste que 276 hommes. En ce qui concerne, le III/11RDP, les pertes sont beaucoup moins importante, car il n’a perdu que 2 officiers (lieutenant de BRIEY, sous-lieutenant d’HAUSEN) et l’effectif en homme est encore de 731.

La situation réelle de tous les personnels n’est pas totalement connue, le déroulement des combats ne permettant pas de savoir si les personnels sont tués ou blessés.

Au niveau matériel, les pertes sont tout aussi énormes. Sur les 63 chars, il n’en reste que 22, surtout au 15/11RDP. Au niveau des mitrailleuses et fusils-mitrailleurs, la dotation initiale était de 216 pièces, il n’en reste que 88, de même pour les mortiers, il n’en reste que 11 sur les 21 du début, idem pour les canons anti-char de 25 où ils ne sont présents que dans le II/11RDP, d’ailleurs en totalité.

16 mai

A la fin de la nuit, le colonel REVOUY reçoit l’ordre de faire des reconnaissances entre Seneffe et Grands-Sarts sur le canal de Charleroi pour installer son régiment en recueil. Le II/11RDP, PC à la ferme de Belle-Vue, s’installe de Grands-Sarts à Pont-à-Celles, le I/11RDP, PC dans Gouy même, va ensuite jusqu’à Gouy-lez-Piéton et le III/11RDP à la suite jusqu’à Seneffe (6 km de front), avec son PC à Bellecourt. Le PC du régiment est installé dans Chapelle-lez-Herlaimont, celui de la 6e BLM dans Hestre.

Les effectifs étant trop faibles, le 11e RDP reçoit en renfort les restes du 54e bataillon de Mitrailleurs Motorisés du commandant Frantz d’une valeur d’une centaine d’hommes, 9 mitrailleuses et 6 FM. Ils sont réparties entre le I/11RDP (capitaine PINTA) et le II/11RDP (capitaine BRAU). Les II/11RDP et III/11RDP (commandant KIENTZ) ont aussi un groupe d’artillerie en support.

Les bataillons n’arrivent sur leurs positions qu’à 9h00, les itinéraires étant totalement encombrés par les réfugiés et des unités du 3e Corps d’Armée. Ils ont toutefois toute la journée pour s’installer car les unités du 3e Corps d’Armée sont encore à l’est et la brigade de chars et les chars de l’infanterie assurent la couverture du repli.

Au cours de l’installation du PC régimentaire dans Chapelle-lez-Herlaimont, pendant une demi-heure des tirs ont lieu. L’origine des coups de feu est inconnue, l’œuvre d’une 5e colonne fait son chemin dans les esprits.

Au 3e bataillon, le lieutenant de CASTELLANE est en position au niveau du pont de Seneffe, le capitaine de SAZILLEY est au niveau des tunnels du canal. L’escadron du capitaine de la CONTE est divisé en deux, les chars qui ont des problèmes de fonctionnement sont destinés à couvrir en poste fixe les positions sous les ordres de l’aspirant PELLERAY, ceux qui sont encore utilisable, aux ordres du capitaine de la CONTE, en mesure d’apporter son soutien en tout point de la ligne de résistance.

En soirée, le capitaine de SAZILLEY demande des renforts au commandant KIENTZ, à la vu d’infiltrations d’éléments légers dans sa zone. L’arrivée du capitaine de la CONTE avec 3 chars réduit les velléités allemandes pour toute la nuit. La nuit sera donc calme sur toute la zone du régiment. Les hommes peuvent continuer à s’installer en attendant la relève.

17 mai

Dès 04h00, les autorités belges font sauter tous les ponts dans la zone du 1er et 2e bataillon, pour ce qui est de ceux dans la zone du III/11RDP, cela n’est pas fait.

Au petit matin, dans la zone du 2e bataillon, lors d’une reconnaissance sur les berges par le lieutenant BOUFILH, des éléments troublants semblent laisser imaginer que les allemands auraient mis des moyens pour franchir le canal avant le début de la guerre. Les bateaux à fond plat remplis de futailles vides non percés et d’autres remplis de traverses de 20 mètres sont alors détruis par des chars appelés en renfort. Pendant la manœuvre, un des chars est perdu à cause de la rive pas très solide, le sauvetage du conducteur se fera dans des conditions rocambolesques, mais il s’en sortira indemne.

Les chars allemands y arrivent à partir de 7h00 et commencent le bombardement sur tous ce qu’ils voient. Certains points de résistance sont contraints de se replier un peu en arrière, mais subissent quelques pertes. Alors que toutes les destructions n’ont pas totalement fonctionnées, certains points de passage encore utilisables restent couverts par les hommes du 11e RDP.

Au début de la matinée, la relève arrive, mais les hommes du 8e Zouaves et du 150e RI sont exténués, ils ne prennent pas directement place, alors que les allemands arrivent à s’infiltrer jusqu’au PC du capitaine BRAU. A 10h00, alors que le général JANSSEN est mis au courant de cette situation, le colonel REVOUY lui indique qu’il n’a plus de moyens en réserve, mais qu’il a vu une unité de chars d’infanterie passait sur la route, il y a peu. Le général, fort de cette information, part récupérer les chars à son profit. Le colonel REVOUY confie alors au capitaine VIOTTE la mission d’orienter les chars vers les lieux nécessitant leurs actions. La contre-attaque réussie et le 8e Zouaves peut enfin s’installer. Le II/11RDP reste tout de même sur ses positions, l’aidant dans la défense de la zone.

Le général JANSSEN libère le 2e bataillon au début de l’après-midi pour qu’il rejoigne le point d’appui arrière au niveau du ruisseau de Trazeignies.

Dans la zone du 3e bataillon, le point d’appui du lieutenant de CASTELLANE au pont de Seneffe est fortement pressé, à tel point que la DINA n’est pas encore arrivé pour effectuer la relève. Le capitaine de SAZILLEY, qui a encore le détachement du capitaine de la CONTE avec lui, lui demande d’y aller pour se rendre compte de la situation. A son arrivée, il constate que l’unité qui devait faire la relève est en train de se replier en désordre, il prend contact avec un détachement du 12e Cuirassiers qui est lui aussi en train de se replier. Le capitaine de la CONTE fait une reconnaissance en avant du pont de Seneffe vers Nivelles, mais ne croisent que des éléments du régiment de Tirailleurs qui se débandent. Il retourne dans Seneffe pour continuer avec le peloton du lieutenant de CASTELLANE la défense du pont jusqu’en fin d’après midi.

A 17h00, les éléments présents au point d’appui arrière sont libérés et reçoivent l’ordre de rejoindre Frameries au sud de Mons. A 17h15, le III/11RDP, qui est à ce moment pratiquement en contact avec le PC du régiment reçoit l’ordre de repli de sa zone de défense vers Manage pour en faire un point d’appui arrière. Le capitaine de la CONTE assure l’arrière garde du peloton du lieutenant de CASTELLANE. Le III/11RDP est en partie replié vers 18h30, mais le nord du canal n’étant pas protégé, l’ordre est annulé et le bataillon reçoit l’ordre de se replier dans les bois au nord-est de Roeux. Le II/11RDP n’étant pas informé de ce nouveau changement, des officiers partent vers Frameries pour donner les nouveaux ordres. Ils ne retrouvent qu’une partie du bataillon, le peloton motocycliste du lieutenant MUSSARD ayant disparu et les éléments du I/11RDP ont disparus.

Au début de la nuit, en passant par Hestre, au PC de la 6e BLM, les II/11RDP et III/11RDP reçoivent l’ordre d’aller se positionner sur la ligne Ath-Lens (en Belgique) pour interdire le franchissement de la ligne et attendre le repli des divisions d’infanterie qui doivent les remplacer. Ces 2 bataillons partent alors vers Chièvres.

18 mai

Le déplacement de nuit est extrêmement pénible car il passe par des itinéraires compliqués et la fatigue des personnels est importante. Au petit matin, le capitaine POTEL, du I/11RDP, qui avait disparu avec un détachement, tombe par hasard sur le capitaine de MONTFERRAND, adjoint du colonel REVOUY. Il lui indique qu’il peut rejoindre le régiment à Chièvres. D’autres éléments rejoignent la division dans cette zone pour continuer le combat.

A 9h00, tous les éléments disponibles, surtout le II/11RDP et le III/11RDP sont en place sur la ligne de défense qui est longue de 12 km. La journée se passe calmement, bien que la nervosité de tous, du principalement à la fatigue des 3 jours de combat continue, occasionne de nombreuses fausses alertes.

A 17h30, le régiment est totalement relevé par une division marocaine sous les feux de l’artillerie qui occasionnent quelques pertes au II/11RDP.

A 22h00, le régiment reçoit l’ordre de se replier au nord-ouest de Cambrai.

19 mai

Au lever du jour, alors que le régiment est à Marchiennes, il apprend que Cambrai est occupé par l’ennemi. Le colonel REVOUY recherchant le PC de la brigade, tombe par hasard sur celui de la 3e DLM à Villers-au-Tertre et peut alors recevoir de nouveaux ordres. Le régiment doit se regrouper à Masny.

Arrivée à Masny juste après midi, un point sur les effectifs est fait. Le capitaine de la CONTE est porté disparu, le sous-lieutenant de NEDDE prend le commandement de 8 chars restants du 15/11RDP, qui sont d’ailleurs dans un piteux état. 2 pelotons de l’escadron de SAZILLEY sont manquants.

Après un repas rapide et à peine le temps de se reposer, le régiment reçoit une nouvelle mission. Il doit interdire le passage de la Scarpe entre Saint-Laurent et Vitry-en-Artois face au sud-est.

Le III/11RDP part le premier en passant par Roucourt, Bellonne, et enfin Noyelles-les-Montauban. Il s’installe entre Fampoux et Biache-Saint-Vaast en liaison avec la 2e DLM qui sera à sa gauche dans Vitry-en-Artois. Le PC du III/11RDP est installé à Fresnes-les-Montauban et 2 centres de résistance sont mises en place, la première qui va de Fampoux à Roeux aux ordres du capitaine de ROTSCHILD, et la seconde de Roeux à Biache-Saint-Vaast, commandé par le capitaine de SAZILLEY.

Pour sa part, le II/11RDP passe par Dechy, Lambres, Fresnes-les-Montauban, puis Gavrelle. Son PC s’installe à Saint-Laurent. Le bataillon met aussi en place 2 centres de résistance, le premier aux ordres du capitaine GRANDPIERRE dans Saint-Laurent même, et le second à Athies, commandé par le capitaine JONITOU. Le bataillon est en liaison sur sa droite avec une unité anglaise.

Le PC du régiment est positionné au centre dans Gavrelle, avec les trains de combat plus au nord-ouest à Bois-Bernard.

Chaque centre de résistance reçoit en renfort un groupe de 2 chars. Les autres chars encore présents sont préparés pour un retour vers la zone de l’intérieur, qui devra être fait par le train à partir de Béthune. L’aspirant PELLERA du TC/11RDP s’en charge au niveau de Bois-Bernard.

En soirée, le capitaine de la CONTE est de retour après un périple de 48 heures sans contact avec le régiment.

20 mai

Dans la nuit, les allemands prennent contact à Saint-Laurent et Athies, mais ne vont pas plus loin que les simples reconnaissances. La journée se passe en attendant la relève par une unité anglaise, qui au vu des précédents ne semblent pas du tout attendu, et est considéré comme l’arlésienne.

21 mai

Au matin, l’unité anglaise, les Welsh Guards, arrive enfin. Il s’intègre dans le dispositif du 11RDP, et tout particulièrement dans la zone de Saint-Laurent avec le 8/11RDP. D’ailleurs, à 15h00, les ponts sur la Scarpe sautent. A Saint-Laurent, le pont n’est pas complètement détruis et pourrait permettre à l’infanterie de s’infiltrer. Cela nécessite de laisser quelques fusils-mitrailleurs pour empêcher les troupes ennemis de traverser. Le comportement des anglais laisse les français un peu pantois.

La relève étant terminé, le 11e RDP est envoyé pour s’installer en défense de la Scarpe au nord-ouest d’Arras. L’attaque franco-anglaise pour arrêter la progression des blindés allemands en direction de Saint-Pol devant commencer à partir de 14h00, le 11e RDP est utilisé pour couvrir les flancs de l’attaque à l’ouest de l’axe Etrun-Dainville.

Le II/11RDP, aux ordres du capitaine BRAU, devait principalement exécuter cette mission, mais le changement de mission en début d’après-midi fait que le bataillon se retrouve en arrière des blindés. Le capitaine BRAU décide de suivre la progression en appuyant la progression des blindés par le feu de son unité. Les allemands ayant dans leur ligne de résistance de nombreux moyens antichar, les blindés n’arrivent pas à déboucher et se replient, laissant l’infanterie seule sur le terrain. Les quelques blindés à la disposition du capitaine BRAU, commandé par le sous-lieutenant de BELMONT, couvrent le repli du bataillon vers Dainville. Le bataillon rejoint Anzin vers 20h00 avec quelques blessés et le sous-lieutenant de BELMONT disparu.

A 16h00, alors que le II/11RDP est en plein combat, le III/11RDP reçoit du général, commandant la 3e DLM, la mission de maintenir la liaison entre les blindés alliés qui se sont regroupés dans Dainville et les troupes anglaises dans Arras. Le bataillon occupe la crête de l’hippodrome, l’escadron du capitaine de SAZILLEY s’installant dans Dainville. Celui-ci subit plus de 2 heures de bombardement.

A 20h00, le commandant KEINTZ reçoit l’ordre de porter son bataillon dans Warlus, le temps de regrouper toutes les troupes, le bataillon part vers Warlus à 23h30. Alors qu’une première reconnaissance donnait la ville vide, à part 8 blindés, le commandant KEINTZ, qui est partis en avant de son bataillon, tombe sur des troupes ennemies dans le village. Il est grièvement blessé, ainsi que son adjoint, le capitaine LEGENDRE, et l’adjudant RICHARD. Un peloton est envoyé dans le village mais ne retrouve aucune trace des ennemis Le capitaine GALLIA prend le commandement provisoire du bataillon et l’installe en défense.

22 mai

Le III/11RDP, après en avoir reçu l’ordre, se replie vers Duisans. A 7h00 à leurs arrivées dans le village, des officiers anglais remercient le capitaine GALLIA et son unité d’avoir assurer la protection du repli des troupes anglaises. Le capitaine de MASCUREAU prend le commandement du bataillon et reçoit l’ordre de se porter au nord d’Etrun pour s’installer en défense face au sud. Le II/11RDP fait de même à Anzin.

Dans la journée, les hommes du 11e RDP voient des colonnes de blindés ennemis faire mouvement vers l’ouest entre Wagnonlieu et Agnez. l’artillerie les prend sous son feu.

En soirée, le régiment est dirigé vers Drocourt et Henin-Lietard pour se reposer. Les Trains de combat rejoignent le régiment, sont dissous et réparties dans les escadrons.